Comment préserver le couple à l’arrivée des enfants ?

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Kelly Sikkema - Unsplash

C’est un article un peu différent que je te propose aujourd’hui, car il a été réalisé par Bastienne que j’ai invitée ici pour vous parler de sa spécialité. En effet, Bastienne est l’autrice du site parents-enfants-connectes.com qui est destiné principalement aux femmes qui ont des intentions de bébés ou pour les familles avec des enfants en bas âges. D’ailleurs si tu es dans ce cas précis, je te suggère à te rendre sur sa boutique. Tu y trouveras des fiches d’aide concernant les problématiques les plus fréquentes au moment de la grossesse et de l’arrivée de l’enfant. Ces fiches sont toutes à prix très doux, alors n’hésite pas à aller jeter un coup d’œil au moins par curiosité. Il y a également de multiples articles où tu trouveras de nombreux conseils utiles.

Dans cet article, Bastienne va t’expliquer comment préserver ton couple lors de l’arrivée d’enfant dans celui-ci. C’est en effet une période de tous les dangers pour le couple.

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Nous allons voir 3 périodes pendant lesquelles « l’enfant » peut bousculer la vie sexuelle d’un couple et 4 points essentiels qui permettent de préserver son couple.

Pendant la période de préconception

le slow sex - un homme une femme un lit

Si tu fais partie des personnes qui ont des difficultés à concevoir un enfant, tu es sans doute concerné.e par ce paragraphe. Le « projet bébé » fait que l’enfant est en réalité déjà présent au sein du couple.

L’enfant, comme projet de couple et de famille, peut devenir une obsession et chaque moment d’intimité peut devenir source de forte attente, de frustration, d’angoisse… Surtout si cela fait des années que vous êtes en « essai bébé ».

La sexualité et l’amour peuvent donc en être affectés.

Dans ce cas-là, il est important de requestionner l’amour au sein du couple :

« Est-ce que j’aime toujours mon/ma partenaire ? »

Et d’explorer différents thèmes entourant l’intimité du couple : la complicité, le désir (ou le devoir ?), les fantasmes, la routine, le consentement, l’environnement, etc.

Peut-être que l’arrivée d’un enfant tarde à venir en partie parce qu’il y a des blocages au niveau sexuel, qu’il est bon d’explorer en parallèle de ce désir de devenir parents, si tel est toujours le cas.

Pendant la grossesse

Sexualité et grossesse

Cette période amène généralement des changements dans l’intimité du couple, en matière de désir et de fréquence.

Faire l’amour avec pénétration pendant la grossesse n’est contre-indiqué que dans les situations suivantes :

– placenta mal positionné (praevia)

– dilatation importante du col de l’utérus

– rupture des membranes amniotiques

– des douleurs au ventre

– autres situations signalées par les responsables de suivi de grossesse

L’utilisation d’un préservatif est requise lorsqu’il y a risque d’infection par des IST (l’herpès notamment).

Le reste du temps, faire l’amour n’a aucun impact physique sur le bébé (qui est bien à l’abri), ni ne peut provoquer une fausse couche ou un accouchement prématuré.

Toutefois, on peut sentir l’utérus se contracter pendant l’orgasme, mais cela est tout au plus un peu gênant.

Le couple, en préservant une communication de qualité, peut faire en sorte de trouver d’autres manières d’être en intimité (sans pénétration, changement de positions, plus de tendresse).

Aussi, il se peut que le couple ressente un blocage physique ou psychologique vis-à-vis de l’autre du fait qu’il devienne père/mère :

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Tu es un homme, tu vois ta femme se transformer pour devenir mère et tu n’es soudain plus attiré alors qu’elle n’aurait envie que de faire l’amour tout le temps.

Tu es une femme et tu ne te sens déjà plus que mère tellement ton nouveau corps te chamboule et que tu ne fais qu’une avec ton bébé alors que ton homme est en demande d’intimité.

Historiquement, nous héritons d’un fonctionnement collectif dans lequel les femmes étaient cantonnées à la maison à s’occuper des enfants, elles n’avaient un statut que de « mères ».

Les hommes, quant à eux, vivaient avec la mère de leurs enfants, et vivaient généralement une sexualité en plus en dehors de ce couple. C’est-à-dire que le couple avait une sexualité plus destinée à la reproduction.

La société a évolué, les femmes se sont davantage libérées, les hommes ont pris davantage de place auprès des enfants.

Tu n’apprends probablement rien en me lisant, car ton intellect (néocortex) sait bien tout cela.

Mais il faut savoir que ton système limbique (connexions neuronales de ton cerveau émotionnel) met plus de temps à intégrer l’information de cette évolution de société récente et encore en cours.

Notre cerveau limbique a généralement besoin de plusieurs générations pour intégrer les changements de notre époque.

Donc, l’expression du désir et du plaisir de la femme en est encore parfois à ses balbutiements, parfois mal connu par elle, et encore plus par monsieur qui peut parfois être bloqué, voire effrayé par cette femme qui montre sa puissance à travers son énergie sexuelle. Ce n’est pas forcément quelque chose dont il a conscience, mais ce paragraphe a pour but de t’aider à déceler si c’est cela que vous vivez.

Enfin, l’homme a souvent été violent ou absent pour ses enfants, et cet historique crée également des peurs chez la femme, la future mère, qui peut tout à coup redouter que cet homme devienne le père de ses enfants.

Même si la femme aime cet homme et a confiance en lui, les expériences des générations précédentes peuvent influencer ses comportements, notamment sexuels.

Connaître cet historique rationnel peut déjà te rassurer ! Et puis, tu es en mesure de modifier petit à petit tes comportements, dire à ton corps qu’il peut être en confiance avec l’autre, travailler sur toi pour apprendre de nouveaux comportements, dégager certaines mémoires familiales par des pratiques corporelles et énergétiques, etc.

À l’arrivée des enfants

les premières peurs chez les enfants amoureux

Chamboulement : le nombre change !

L’arrivée d’un enfant, un petit être totalement dépendant de ses figures d’attachement, modifie la donne au sein du couple : on passe de 2 à 3, voire 4, 5.

Cet enfant acquiert de l’autonomie petit à petit et nous sommes là en tant que parents pour l’accompagner tout doucement dans ces étapes. Sans le pousser trop vite, pour qu’il devienne (enfin !) autonome et indépendant, car cela serait accélérer un processus qui va à l’inverse de sa maturité physiologique. Mais sans non plus le garder éternellement enfant.

Particularités de la période post-partum

La période post-partum (de l’accouchement jusqu’au retour des règles) peut être particulièrement éprouvante.

Le baby-blues, état de déprime, touche entre 50 et 80 % des femmes. Il faut savoir qu’elle touche aussi les hommes généralement dans une moindre mesure.

C’est un état passager (jusqu’à une dizaine de jours à partir du 3jour postnatal) de solitude, mélancolie, angoisse, insécurité, irritabilité…

En voici les causes principales  :

– Changement hormonal

– Accouchement difficile, voire traumatique, ou séparation mère-bébé à la naissance

– Monoparentalité – Séparation

– Environnement provoquant l’insécurité (événement à la maternité, famille qui débarque, cocon non préservé)

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– Fatigue

– Pression ou désintérêt de l’entourage et poids de cette nouvelle responsabilité

– Désillusion de son bébé idéalisé

Ce baby-blues se transforme en Dépression Post-Partum chez 1 femme sur 10, et 1 homme sur 20. La dépression post-partum correspond aux mêmes symptômes que le baby-blues, mais elle dure dans le temps.

Ce sont les mêmes mécanismes en jeu dans le burn-out parental.

Il est vraiment important de réaliser lorsque l’on glisse petit à petit dans cet état dépressif pour demander de l’aide, car sinon, il peut conduire jusqu’au suicide.

Ceci est posé afin de bien réaliser que le changement dû à l’arrivée d’un enfant est bien réel. Selon l’état émotionnel des personnes composant le couple, l’heure peut ne pas être à la fête d’être devenus des parents ni à la joie de se retrouver dans l’intimité. Si l’un des 2 est au courant de cet état de fait, et sait repérer ce qui se joue chez son partenaire, il est bien sûr la première personne qui prendra soin de lui et donnera l’alerte si besoin.

Préserver son couple à l’arrivée des enfants en 4 points :

Les 4 points décrits ci-dessous correspondent à des comportements et un état d’esprit général, qui sont le ciment des petites actions.

1- Il n’y a pas à choisir entre être un homme/une femme et un père/une mère.

Le couple, une fois l’enfant né, acquiert une nouvelle fonction : celle de parents.

Il est évident que lors de la 1re année de l’enfant, celui-ci demandera beaucoup aux parents : du soin, de la protection, de l’attention.

Une clé importante pour préserver le couple est de savoir que tu n’es pas qu’une mère ou qu’un père. D’où le mot « fonction » employé ci-dessus.

Tu peux être pleinement l’un ET pleinement l’autre.

Il s’agira donc de s’autoriser et de consacrer des temps amoureux et également d’accepter les périodes où cet équilibre est plus difficile à maintenir.

En tant que femme, on peut avoir son bébé en porte-bébé, tout en enlaçant avec tendresse son compagnon. En tant qu’homme, on peut aussi avoir un regard coquin et complice lorsque sa femme dévoile un sein pour allaiter le bébé.

Tout ne peut pas toujours se vivre au même moment, mais on peut garder un état d’esprit de complétude.

2- Distinguer le couple parental du couple conjugal

Ce deuxième point découle du premier.

Il est important de faire la distinction entre le couple parental et le couple conjugal avec le bon dosage de chaque. fonction

Le couple conjugal peut ne plus se sentir amoureux tellement le couple parental a pris le dessus.

Le couple parental peut être défaillant envers l’enfant si le couple ne se soucie que de son lien amoureux.

Faire cette distinction est d’autant plus important et visible en cas de séparation quand il y a un enfant et que celui-ci devient éventuellement un enjeu.

Le mélange entre « couple conjugal » et « couple parental » a de fortes chances d’entraîner du chantage affectif ou une vengeance incluant l’enfant, un refus catégorique de toute proposition et décision à prendre pour l’enfant de la part de l’un des 2 partenaires…parce qu’il y a encore de la rancœur, des non-dits et tout un tas de choses non réglées au sein du couple conjugal.

Alors, autant essayer de communiquer un minimum dans l’intérêt de l’enfant, en tant que couple parental, qui existera au moins jusqu’à ce qu’il devienne adulte. Cela lui permettra de mettre de côté, ou régler, ses griefs d’ex-couple amoureux.

3- Sortir de la relation acquise

Le couple peut être tenté de tomber dans une relation acquise, sans le vouloir, bien sûr.

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Cela peut arriver avant d’avoir des enfants, ou en n’en ayant jamais, mais généralement, ce fonctionnement est plus fort à l’arrivée des enfants.

Une relation acquise dans un couple apporte une forme de sécurité affective démesurée où chacun oublie le fait qu’il peut quitter l’autre et être quitté.

Cela s’assimile à considérer le partenaire comme un membre de sa famille. Pourquoi ?

Parce qu’un membre de la famille est un lien pour toute la vie, on ne le quitte jamais, cela rassure d’être en « famille ».

Ceci est à la base de comportements « tue-l’amour » à éviter à tout prix pour garder ta libido :

– Appeler le conjoint « maman » ou « papa » auprès des enfants. Exemples : « Peux-tu aller voir papa ? », « Maman nous a fait un bon repas ».

Quand ces termes sortent de la bouche du parent, on pourrait croire qu’il parle de ses propres parents.

À force de le répéter des dizaines de fois par jour à son conjoint, cela s’inscrit en soi, et l’on finit par prendre son conjoint pour un parent !

Je préconise plutôt de dire aux enfants « TON papa/père » ou « TA maman/mère » ou de l’appeler par son prénom. Pour autant, l’enfant continuera d’appeler son parent « papa » ou « maman ».

– Avoir de l’autorité sur son conjoint comme sur ses enfants, donc se comporter en père ou en mère avec lui, en lui donnant des ordres ou en l’infantilisant.

Supprimer ces comportements et l’état d’esprit qui va avec vous aidera dans votre libido. En effet, lorsqu’un amoureux donne un ordre à sa conjointe, cela la renvoie à une position d’enfant, ce qui ne favorise ni pour l’un ni pour l’autre une relation d’adultes ayant une sexualité.

Il arrive plus souvent que ce soit les femmes, car ce sont elles qui ont l’habitude de gérer la maisonnée et de mieux savoir comment s’occuper des enfants, mais l’inverse est vrai aussi.

Et surtout, gardez votre séduction !

4- Complémentarité homme/femme et autorité féminine et masculine

Diminuer les conflits dans le couple passe par une acceptation de nos différences innées, de nos qualités…

Au lieu de vouloir chercher à se défendre de l’autre et à devenir son égal (pour ne pas être violenté pour la femme, ou écarté du foyer et des enfants pour l’homme), il est préférable d’apprendre à s’accepter et s’aimer soi-même dans notre identité sexuée (et l’autre dans la sienne) et de créer ensemble une belle complémentarité.

Celle-ci se retrouvera ensuite dans l’autorité que chacun donne aux enfants. Elle peut être sur un même fil conducteur discuté ensemble au préalable et pour autant, l’homme sera peut-être un peu moins patient (qui est plus patient qu’une femme ayant attendu 9 mois pour l’accueillir ?) et moins doux qu’une femme quand il s’agira de coucher les enfants, et la femme aura peut-être plus de mal à poser une limite nette et franche dans la même situation. Et c’est OK. On peut apprendre à s’ajuster, et apprendre aussi à s’accepter dans nos différences, ce qui renforcera la complémentarité.

La complémentarité elle-même renforcera l’attirance dans le couple conjugal, et la boucle est bouclée !

Pour toute personne qui sent que son identité sexuée ne correspond pas à sa biologie et qui en souffre, je recommande vivement d’aller vers un travail personnel. Les constructions psychiques viennent de l’enfance, mais aussi du vécu des générations précédentes, et également, selon moi, d’expériences de vies passées. C’est donc à creuser selon tes croyances et ton ressenti !

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