La semaine passée, je te parlais de fantasmes. Tu as déjà peut-être désiré te faire attacher, ou bien attacher ton ou ta partenaire lors d’une relation sexuelle. Je te propose donc d’étudier dans cet article ce que cette envie peut t’apporter. La pratique de contraindre physiquement une personne pendant tes ébats semble attrayante pour toi, ton ou ta partenaire. Est-ce que cela fait de toi un adepte du BDSM ? Qu’est-ce que cela apporte au rapport ? Y a-t-il des contre-indications ? je vais répondre à tes questionnements.
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En quoi consiste l’action d’attacher ou de se faire entraver dans une relation sexuelle ?
Une pratique légère du BDSM
Bon, brisons le tabou tout de suite, oui, attacher ou se faire attacher relève d’une pratique liée au BDSM. Cet acronyme qui signifie Bondage, Domination, sadomasochism donne en bon français, esclavage, domination, et sadomasochisme.
L’action d’attacher, d’entraver se rapporte plutôt sur la notion d’esclavage et de domination, car il n’y a pas nécessairement de douleur dans cette pratique. Attention, je ne dis pas qu’il ne peut pas y en avoir, je dis simplement que ce n’est pas une obligation pour pouvoir s’amuser.
Toujours s’assurer du plein consentement de ton ou ta partenaire
Bien sûr, comme toutes les pratiques corporelles et mentales, il est nécessaire d’avoir le consentement de la personne que tu vas entraver. Si c’est toi que l’on ficelle, tu dois être totalement en confiance pour le faire. Si tu as le moindre doute, refuse immédiatement.
Que peux-tu entraver ?
Bien souvent, ce sont les mains, ou les poignets que l’on contrait. Mais il n’y a pas de règles, à part la gorge pour laquelle il ne faut accepter aucune entrave. Tu peux donc te laisser aller à ta guise ton imagination en attachant diverses parties du corps.
Comme je le disais, cela peut être les mains ou les bras pour empêcher de pouvoir toucher l’autre, ou encore se toucher. Cela peut être les pieds ou les jambes pour les maintenir dans certaines positions. Il n’y a que ton imagination qui limitera la pratique.
La confiance doit être réelle, car une fois entravé(e), il te sera parfois difficile de te soustraire à une pratique que tu n’aurais pas nécessairement souhaitée. Il est donc toujours préférable de prendre les devants.
Avec quoi entraver ?
Tu peux utiliser toutes sortes d’objets pour arriver à tes fins. Cela peut-être un foulard, une cravate, une cordelette (éviter certaines matières qui peuvent être blessantes). Il est aussi possible de trouver des sangles, ou bien encore des menottes pour maintenir les mains proches l’une de l’autre.
Quoi qu’il en soit, il est toujours recommandé de ne pas serrer trop fort les liens. Le but est d’entraver sans que ce soit trop inconfortable.
Quel plaisir en attendre ?
Le ressenti est très différent et personnel à chacun. Tu vas peut-être préférer attacher ou à l’inverse être attaché(e). Généralement comme lors des rapports sexuels on a une préférence entre l’action et la passivité.
La frustration engendrée par les liens peut décupler les sensations. Cela oblige ton cerveau à se concentrer sur les zones affectées par ton ou ta partenaire.
Lorsque c’est toi qui ligotes, c’est un sentiment de contrôle de l’autre. Savoir qu’il ou qu’elle est à ta merci fait aussi naitre l’excitation.
La domination ou la soumission vont faire produire au corps des hormones de plaisir, mais aussi de stress et de l’excitation. C’est donc un acte procurant de fortes sensations.
L’émergence forte du shibari
Qu’est-ce donc ?
Je l’ai déjà évoqué dans l’article qui évoquait la violence dans la sexualité, la pratique du shibari trouve de plus en plus d’adeptes. Dans cette pratique du ligotage extrême, l’idée est d’effectuer une immobilisation quasi totale par un pratiquant sur une personne totalement volontaire.
La personne sera attachée par des cordes assez épaisses et solides et qui peuvent permettre la mise en suspension dans les airs. Ce n’est cependant pas une obligation.
D’où cela vient-il ?
Cette pratique provient du japon et des techniques de ligotage des prisonniers de guerre qui étaient entravés dans des liens rendant leurs mouvements impossibles. C’est donc une méthode d’origine guerrière portant une certaine violence sourde. Aujourd’hui, la discipline, comme souvent dans les arts japonais, est très codifiée. Des formations sont prodiguées par des maitres qui transmettent leur savoir à leurs élèves.
En quoi est-ce une pratique sexuelle ?
Même s’il n’y a pas nécessairement de pénétration durant la mise en place, il faut noter une grande érotisation de l’acte. Bien souvent, les cordes viennent compresser les zones intimes, au niveau de la poitrine ou à l’entrejambe. C’est bien sûr intentionnel et cela participe à l’expérience.
Il y a des contacts plus ou moins poussés entre l’attacheur ou l’attacheuse et l’attaché(e). La pratique se fait soit en tenue assez légère, soit sans aucun vêtement, laissant ainsi l’attaché(e) à la merci totale de l’attacheur ou de l’attacheuse. C’est donc une pratique sexuelle finalement assez proche du tantrisme qui permet un partage au travers des cordes entre deux individus consentants.
Notoriété de la pratique
Ce fut d’abord une pratique très confidentielle, mais il faut noter l’attrait de plus important de celle-ci à cause de son côté très graphique qui en fait un sujet photographique de prédilection sur les réseaux sociaux.
Mode ou non, il est nécessaire cependant d’accepter d’être totalement à la merci de quelqu’un pour s’y adonner.
À quoi faut-il faire attention quand tu dois attacher ?
Bien connaitre son « bourreau »
Pour finir, je recommande ces pratiques d’attachement, uniquement avec des partenaires dont tu auras vraiment toutes confiances. En effet, une fois entravé(e), tu n’auras peut-être plus la possibilité de te soustraire à des actes que tu n’aurais pas tolérés si tu n’avais pas été contrait(e).
De plus si ce n’est pas une agression physique, il est aussi possible de se faire déposséder de ses biens. En effet, si la personne qui vient de t’attacher solidement à un objet fixe (lit ou radiateur) peut en profiter pour faire tes tiroirs et partir avec ta TV sous le bras.
Attention sur le serrage et à la coloration des membres
Bien évidemment, cela reste un jeu sexuel. Il n’est donc pas nécessaire de serrer les liens trop forts. Cela doit demeurer tolérable pour tout le monde. Rester entraver dans une même position peut aussi à la longue provoquer des douleurs qui vont devenir de plus en plus fortes. Il est donc recommandé de bien écouter l’attaché(e) et de réagir à la moindre de ses plaintes.
Il faut aussi et surtout veiller à ne pas couper la circulation sanguine. Si un membre commence à changer de couleur (il va devenir plus foncé en tirant sur le rouge foncé, violet), il faut alors relâcher immédiatement les tensions. Cela peut en effet avoir de très graves conséquences (création de caillots, nécrose de tissus, etc.).
Cela peu aller vers des pertes de sensibilité, car un nerf est trop compressé et lésé. La durée de cette désensibilisation est variable, de quelques heures à plusieurs mois dans certaines parties du corps.
Ne pas faire n’importe quoi et ne pas s’improviser attacheur si l’on n’a aucune notion de cette pratique.
Avec tous ces conseils, tu peux maintenant mettre sans risque cette technique de l’entrave pendant tes prochains ébats. C’est toujours une excitation nouvelle pour le cerveau de ne pas être totalement libre de ses actes. Attacher ou être attaché est donc un potentiel d’excitation supplémentaire en pratiquant dans le consentement et la communication entre partenaires bien sûr.
Dis-moi dans les commentaires ce que tu préfères entre entraver ou être entravé(e) et quelles parties de l’anatomie.
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Bonjour comment s’appelle la technique d’encordage que l’on voit sur la photo ci-dessus cou et poignet attaché?
Merci
Je suis désolé, je ne suis pas suffisamment spécialiste de ces techniques pour connaitre le nom de cette façon d’attacher particulière. Mais si un lecteur connait la réponse à la question de Yohan, qu’il n’hésite pas à l’indiquer dans les commentaires.
Merci pour votre réponse peut-être connaissez-vous la manière dans ce noeud est réalisé ?
Yohan, je vous propose plutôt de vous rapprocher d’un maître qui saura vous initier dans les règles de l’art en conscience des risques liés à cette pratique. Voici un lien pour trouver une formation en France : http://morpheekinbaku.unblog.fr/ou-apprendre-pratiquer-le-shibari/
Merci pour cet article de bons conseils. La confiance est une chose essentielle dans ce genre de pratique. Une écoute mutuelle et une bonne préparation avec du matériel adapté sont à prévoir pour se lancer dans l’aventure…
Entièrement d’accord avec toi