Il y a encore peu de temps, la vie commençait avec la prime jeunesse, puis se poursuivait dans le mariage souvent jusqu’à la mort. Aujourd’hui, tu peux décider de vivre en couple, mais aussi d’aller un peu plus loin en te liant par un pacs. Bien sûr, il est toujours possible comme jadis d’envisager le sacrement ultime que représente le mariage. Mais pourquoi fait-on un choix de mode de vie à deux, plutôt qu’un autre ? Y a-t-il des avantages à privilégier certains statuts ? Et surtout à quel moment dois-tu l’envisager ? C’est aux questions sur ces décisions de vie à deux que je te propose de t’intéresser.
Pour regarder cet article sur YouTube, clique ci-dessous.
En France, il existe trois situations officielles de vie à deux et uniquement à deux. Tu as un choix libre (en principe en tout cas) parmi ceux-ci. Celui-ci va largement conditionner une bonne partie de ton existence. Parfois de façon positive, de temps à autre ce ne sera pas le cas. Quoi qu’il en soit, il est important de déterminer en toute connaissance de cause le statut qui va le mieux correspondre à tes attentes. Tu pourras ensuite le faire évoluer si ta situation change.
Le premier choix et le plus simple est ce qu’on appelle le concubinage. Ensuite, tu peux opter pour officialiser ta relation devant l’administration par un pacs. Enfin, tu pourras également te lier devant le maire, mais aussi de façon optionnelle devant dieu par les liens du mariage. Je te propose dès maintenant de voir quels sont les avantages et inconvénients de chaque situation.
Pourquoi choisir de vivre en couple ou concubinage ?
Choix par défaut en étant libre comme l’air
La vie de couple ou le concubinage devient une réalité dès que deux personnes s’installent ensemble. Le ménage sera composé de deux ou plus d’individus s’il y a des enfants issues d’une ou plusieurs précédentes unions.
Ce choix ne se prend qu’à deux, sans avoir besoin d’aucune autre approbation. À l’opposé, pour rompre le couple, il suffit qu’un seul des partenaires ne souhaite plus résider à deux pour que celui-ci se disloque sans que l’autre partenaire ait son mot à dire.
Dans le concubinage, il n’y a pas d’interdit autre que les interdits moraux de chacun à s’unir même en ayant des liens de parenté proche. Cela n’est pas le cas dans les deux autres types d’association que sont le pacs et le mariage.
C’est une preuve d’engagement
C’est dans l’immense majorité par amour que l’on se met en couple. Je n’entrerai pas ici dans les motivations de la minorité, ce serait bien trop long à détailler.
C’est donc le statut des amoureux et de leurs premiers instants de vie commune. Mais puisque l’un comme l’autre peut à tout moment sans aucune démarche y mettre fin, c’est aussi une situation très précaire qui ne tient que par l’amour et l’entente que s’échangent deux individus.
Une sorte de période d’essai
Pour beaucoup, le concubinage est un galop d’essai avant d’aller plus loin et d’officialiser la relation par un pacs ou un mariage. L’existence du couple peut tout aussi bien être virtuelle que réelle.
Elle est virtuelle dans le cas où le couple est formé, mais que chacun vit sous un toit différent. La réalité du couple n’existe alors que pendant les moments à deux.
La matérialisation du ménage se fait dès lors que le toit devient commun. Ainsi, les journées mais également les nuits et les repas sont partagés. C’est souvent ce qui suit le couple virtuel quand celui-ci perdure.
Les désavantages de ce statut
Circulez ! il n’y a rien à voir !
Le principal désavantage du concubinage est qu’en cas de rupture, dans la majorité des cas, chacun part avec ce qui semble lui revenir. Comme il n’y a rien de réellement officiel, à part le nom sur la facture, rien ne prouve qu’un bien t’appartienne. Donc un bon réflexe à prendre quand tu es en couple, c’est de garder toutes tes factures d’achat.
Il n’y aura pas non plus d’indemnité à verser en contrepartie. Je ne parle pas ici des pensions alimentaires éventuelles pour des enfants nés et reconnus lors du concubinage. Cela peut être tout aussi bien un avantage qu’un gros désavantage suivant ta situation.
Enfants
Le père dans un concubinage doit impérativement reconnaitre l’enfant pour être juridiquement désigné comme tel.
Impôts
Sur le plan fiscal, chacun va payer la part d’impôt en rapport avec ses revenus. C’est souvent désavantageux lorsque seul l’un des deux membres du couple travaille ou qu’il y a une forte disparité de salaire.
Ensuite s’il y a des enfants reconnus par le couple, celui-ci pourra alors compter comme une demi-part supplémentaire sur l’une des déclarations fiscales, mais pas les deux. Il peut donc être intéressant de calculer chez quel partenaire faire apparaitre ces naissances.
Aides
En cas de décès, il n’y aura pas de pension de réversion au survivant. C’est possiblement un gros manque à gagner et peut mettre le foyer en position financière difficile.
De son côté, l’état est assez vicieux pour optimiser ce qu’il ramasse, tout en minimisant ce qu’il peut te donner. Ainsi, pour les aides que l’administration peut t’octroyer, il faudra souvent prendre en compte le revenu du foyer et non pas comme pour l’impôt son revenu personnel.
Succession
La succession est la grosse déconvenue pour le couple. En cas de disparition d’un des deux membres, le survivant n’hérite pas de la moitié des biens de la communauté. Premièrement parce qu’il n’y a justement pas de communauté des biens, mais en plus, il n’y a pas de lien du point de vue de l’administration pour l’héritage.
La seule possibilité est de passer par un testament, mais dans ce cas, il n’y aura pas d’abattement et tu auras à payer des droits de succession de 60 % sur le patrimoine transmis. Autant dire que si tu penses garder le logement, cela ne va pas être simple puisque tu vas devoir immédiatement au fisc 60 % de la valeur estimée du bien au moment du décès.
De plus, ce n’est pas toujours envisageable quand il y a présence d’enfants issus du membre décédé.
En synthèse
Le concubinage accorde la possibilité de s’engager très librement. Ce mode de vie à deux permet également de se quitter sans délai. Cependant, fiscalement, suivant les revenus du couple, ce n’est pas toujours un statut intéressant.
C’est d’ailleurs encore pire devant la mort d’un membre du ménage, car cela va laisser l’autre dans un inconfort soudain.
C’est donc une forme à privilégier pour commencer une relation, et voir si l’amour est bien là avant de réaliser une démarche pour officialiser la situation.
Quels sont les avantages ou inconvénients du pacs sur la vie de couple
Qu’est-ce que le PACS ?
Le Pacte Civil de Solidarité (PACS) est un contrat d’union civile signé à la mairie ou devant notaire. Il n’a donc rien de religieux et reste purement administratif. Cependant, il offre un peu plus de protection et d’avantages que le concubinage.
Pour rappel, ce statut a été mis en place pour répondre aux problématiques posées par la fin de vie des personnes du même sexe. En effet, au moment de sa création il y a 20 ans le mariage pour tous n’existait pas.
Tout comme le concubinage, le pacs est généralement une façon de concrétiser l’amour réciproque. Cela officialise la relation en la rendant plus formelle et plus engageante. Mais ce n’est pas seulement une signature en bas de la convention, c’est aussi des droits et des devoirs que l’on obtient ainsi.
En moyenne en France la durée des pacs est de 2 ans et demi.
Pour pouvoir se pacser, comme pour se marier d’ailleurs, il ne faut pas avoir un autre pacs ou mariage en cours.
Qu’est-ce qu’implique un PACS ?
Par défaut comme pour le concubinage, c’est la règle de la séparation des biens qui s’applique. Mais il est possible d’opter pour le régime d’indivision des biens. Dans ce cas, chaque achat fait pendant la durée du pacs appartiendra alors pour moitié aux deux individus, quelle que soit la part qu’il aura pu y consacrer.
Comme pour le mariage, les pacsés se doivent aide matérielle et assistance. Chacun contribue au ménage selon ses capacités, mais doit aussi répondre des dettes qui seraient contractées dans la période.
Contrairement au mariage, il est très facile de le dissoudre, il suffit d’une déclaration commune à déposer en mairie.
En cas de décès ou de départ dans le couple, le bail de l’habitation principale pourra être transféré à celui ou celle qui restera dans les lieux.
Le pacs offre la possibilité dans le cadre professionnel de demander une mutation pour suivre l’autre partenaire. Il permet en outre de bénéficier de jours de congés supplémentaires pour la conclusion du pacs, et la naissance quand l’enfant est reconnu. Tu peux aussi demander la synchronisation des congés payés.
La déclaration de revenus devient commune. Cela peut s’avérer très intéressant en cas d’enfants hors du couple ou de disparité de salaire importante.
En cas de donation, l’abattement est proche des 80 000 € comme pour le mariage.
Quels sont les gros défauts du pacs ?
Il n’y a pas de présomption de paternité. Le père doit impérativement reconnaitre l’enfant pour faire valoir ses droits et devoirs de père.
Sans testament, le survivant ou la survivante du pacs ne reçoit aucun bien de la succession (hors 50 % des achats seulement si la convention le stipulait).
Il n’y a pas de maintien possible dans un logement acquis par le membre décédé, au-delà d’un an. Une expulsion pourrait même être exigée si c’est le souhait des héritiers sauf à acheter le logement ou la part de celui-ci.
Il n’y aura pas de versement de pension en cas de besoin.
En synthèse
Pour comprendre l’intérêt du pacs, surtout aujourd’hui avec le mariage pour tous, il faut remonter à sa création. Un vide juridique existait pour les couples non mixtes. C’est un acte facile à réaliser, mais aussi plus simple et moins coûteux à casser qu’un mariage.
Le pacs est donc une sorte de moyenne entre le concubinage sans aucune sécurité et le mariage dont le degré d’engagement, mais également de protection, est le plus fort.
Et le mariage dans tout cela a-t-il encore de l’intérêt ?
Contrairement aux autres formes d’unions, le mariage ne fut pas toujours un acte dicté par l’amour.
Imposé par la famille et la religion
En effet, dans certaines familles plus ou moins influencées par la religion, le mariage est un passage obligé avant toute consommation charnelle. Dans certains cas, les deux partenaires ne se choisissent pas directement, mais leur sont imposés par la communauté.
Aujourd’hui, on constate cependant plus de cas de divorces que de célébration de mariage. Alors ? Le mariage a-t-il encore un sens au moment où j’écris ces lignes ?
Il leur faudra ensuite réussir à vivre ensemble, en développant parfois des sentiments.
En France pour qu’un mariage soit reconnu, il ne suffit plus de sacrer l’union devant dieu comme il y a quelques siècles, il faut surtout passer par l’étape mairie.
Le mythe du rêve de princesse
La sacralisation du mariage fait souvent fantasmer les jeunes couples. Il y a le rêve de la petite fille devant la belle mariée avec sa robe enchanteresse. Pour le petit garçon, c’est pour lui la concrétisation de son statut en créant un foyer pour élever sa famille.
Oui, c’est très « petite maison dans la prairie », je te l’accorde.
C’est aussi pour cette raison qu’il est un peu boudé aujourd’hui.
Cependant malgré cela, c’est souvent un rêve pour un bon nombre de couples qui se forment. Dans les premiers temps en tout cas. La suite va dépendre bien entendu de l’entente et de l’amour et parfois de l’intérêt à se marier.
Il faut se rendre à l’évidence, un mariage c’est fréquemment un budget conséquent avec une préparation de longue haleine. Il faut en outre avoir deux témoins en plus de l’officier d’état civil (maire ou adjoint). Quels sont donc les avantages à dépenser tant d’énergie et d’argent à cette journée ?
Les avantages du mariage par rapport au pacs
Par défaut, lors d’un mariage, ce qui est acquis pendant celui-ci est réputé appartenant aux époux de façon égale, sauf si le mariage a été conclu avec un contrat qui va en stipuler les règles. C’est donc un régime plutôt protecteur.
Une différence majeure avec le pacs, c’est que lors du décès d’un des partenaires, le mariage va permettre d’hériter d’une partie des biens acquis durant celui-ci.
Lors d’un mariage, les époux font vœux de secours et d’assistance. C’est ainsi un peu plus fort et protecteur que pour le pacs.
Pour revendre la résidence principale du couple, il est nécessaire d’avoir l’accord de chacun, même si le bien appartenait initialement à un seul partenaire.
En cas de naissance durant le mariage, le mari est réputé être le père.
En cas de décès, le membre survivant pourra bénéficier d’une pension de réversion basée sur les revenus du défunt.
Lors d’une succession, le mariage permet d’hériter d’une part plus importante. Lorsqu’une propriété a été acquise pendant le mariage, un droit de viager est alors accordé au survivant.
En cas de divorce, il est possible de faire valoir des droits à des prestations compensatoires. Cela se règle lors de la procédure.
Quels sont les défauts du mariage ?
Pour rompre le contrat de mariage, il faut donc obligatoirement passer par la case divorce. Aujourd’hui, chacun des partenaires devra avoir un avocat. Cela engendre alors des coûts assez significatifs et une procédure longue.
Tout comme le pacs, les époux sont solidaires devant les dettes. Une dette même sollicitée uniquement par l’un des deux partenaires est redevable par les deux.
Il en va de même pour les coûts liés à la vie commune et à l’entretien des enfants.
Dès la conclusion du mariage, les baux de location qui auraient pu être signés par chacun des partenaires deviennent communs.
En synthèse
Le mariage reste un but pour beaucoup de couples. Il est plus contraignant, mais il offre aussi plus de protection entre époux. C’est un choix judicieux pour préserver la qualité de vie du dernier survivant du couple. C’est d’autant plus important s’il y a des enfants issus d’une union avec d’autres partenaires.
Quel que soit le choix, il faut toujours garder en tête que vivre à deux doit être un choix bien réfléchi. Il faut en effet s’accommoder des qualités, mais aussi des défauts de son ou sa partenaire de vie. Ensuite, la décision entre concubinages, pacs ou mariage, va fortement dépendre, des situations, mais également de la volonté de protéger plus ou moins son conjoint et ses enfants. Chaque régime a ses particularités qu’il faut avoir bien en tête pour faire son choix. Même si aujourd’hui avec le mariage pour tous, le pacs perd un peu de son intérêt pour les couples homosexuels, il peut tout de même avoir l’attrait de la simplicité. Mais cela peut-être la prise d’élan avant peut-être le grand saut dans le mariage.
Je t’invite à me dire dans les commentaires quel choix d’union tu as fait et ce qui t’a poussé à le faire ainsi.
Podcast: Download (Duration: 14:00 — 6.4MB)
Subscribe: Apple Podcasts | Deezer | RSS | More
Merci pour cet article intéressant qui permet d’y voir plus clair dans ces statuts! C’est vrai qu’on ne voit plus le mariage de la même façon de nos jours. Jusqu’à présent je le voyais comme contraignant mais je suis peut-être entrain de changer d’avis. Tout dépend de l’objectif de vie du couple 😉
Merci pour ton témoignage Mélissa.
Il faut voir ces contrats (pacs ou mariage) avant tout comme des protections pour soi, pour son ou sa partenaire et pour ses enfants. On y a ajouter la part symbolique, il est vrai, avec un cérémonie, etc. Mais ça chacun peut le vivre comme il l’entend. Il n’y a rien d’obligatoire.
Bien que le mariage puisse être considéré comme un acte administratif, il représente encore des contraintes familiales. Pour ma part, je ne suis pas marié car je ne voulais pas que ma mère décide de mon mariage, des invités, …
Je vois de plus en plus de gens qui se marient vers 40 ans quand ils ont les moyens financiers et moraux de pouvoir l’organiser selon leur propre idée.
Je m’approche de la date ;-), je vais peut-être reconsidéré ma position.
En tout cas, merci pour tes éclairages.
Merci pour ce témoignage. C’est vrai que c’est toujours compliqué lorsque les finances ne sont pas là, ou encore lorsque ce sont les parents ou beaux-parents qui dirigent l’organisation de l’événement. On a surement dans ce cas l’impression de se faire un peu déposséder de cette journée un peu particulière.
Hello ! En ce qui me concerne pacs ou mariage sont plutôt des actes administratifs que des
célébrations de l’amour. Mais dans tous les cas, je suis ravie du mariage pour tous, une réelle avancée pour notre société. 🙂
Merci Lola. En effet, la liberté à chacun de s’unir dans le mariage qui est un cadre protecteur du couple est une belle avancée.