La sexualité pendant le grossesse, un sujet encore tabou

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Pendant la grossesse, la sexualité du couple reste bien souvent un sujet tabou. En famille, on se demande si ce sera un garçon ou une fille. Entre amis, on échange sur les futurs prénoms. Dans le couple, c’est plutôt la logistique qui prend le dessus dans les conversations. Pourtant il y a beaucoup d’idées reçues et de non-dits durant cette période. Par exemple, il arrive fréquemment que les parents s’inquiètent d’avoir des rapports charnels vers la fin de la grossesse. Je te propose ici de mieux cerner la sexualité pendant celle-ci, mais également la relation de couple puisque les deux sont intimement liés.

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Je te propose de commencer par évoquer les généralités, puis de passer aux trois grandes phases de la grossesse et de voir comment se comporte la sexualité du couple pendant celles-ci.

1. Grossesse et sexualité

Sexualité et grossesse

L’importance de la communication

Ce n’est pas la première fois que je le dis et ce ne sera pas la dernière, mais le plus important dans un couple, quel que soit le sujet, est la communication. Celle-ci va être d’autant plus déterminante si c’est en plus une première grossesse. Cependant, même dans un ménage ayant déjà des enfants, la communication reste le pilier indispensable.

La grossesse est une période délicate pour le couple. Chacun des partenaires peut en effet passer par des phases de doute, de peur, d’euphorie, de douleur, de mal-être, etc. Il est donc primordial de continuer à dialoguer, au moins comme avant, si ce n’est encore plus. La communication va dégonfler toutes les angoisses qui peuvent assaillir les nouveaux parents.

Ensemble, vous apporterez des réponses aux questions qui forcément se poseront, aussi bien au niveau de l’évolution du couple, de la sexualité, du bien-être de chacun et des sentiments et émotions qui traversent cette période particulière.

Le tabou

La communication sera d’autant plus importante que la grossesse est souvent entourée de beaucoup de tabous. La sexualité pendant la grossesse en fait partie pour beaucoup. Le couple a fréquemment une peur du jugement provenant des autres.

Cette transformation de la femme qui passe d’un statut de compagne concupiscent à mère va provoquer le blocage. La société attend de la future mère qu’elle soit au petit soin pour son enfant à naitre. Or une mère n’est pas sexuée dans notre culture, comme nous le rappelle la vierge Marie dans le dogme catholique.

Pourtant, contrairement à Marie, la femme enceinte a eu une sexualité avant sa grossesse. Elle en aura généralement pendant celle-ci. Une fois mère, elle devra également savoir laisser de côté son costume de maman pour redevenir l’amante qu’elle fut par le passé.

Les contre-indications médicales

À l’intérieur du couple, il peut aussi y avoir des réticences vis-à-vis de la sexualité pendant la grossesse. En fait, cela se constate de plus en plus à l’approche du terme.

C’est la pénétration qui bien souvent questionne. Elle est accusée à tort. Le milieu médical est formel d’ailleurs. Sans contre indication, la sexualité reste, si les deux partenaires sont consentants et en ont envie, parfaitement possible jusqu’au terme. Il suffit de prendre quelques précautions par rapport au ventre de la femme.

Les principales contre-indications médicales sont les cas suivants :

  • la crise d’herpès
  • de mauvaises positions du placenta
  • de fissures de la poche des eaux
  • les risques attestés par un médecin d’un accouchement prématuré

La libido du couple

Au sein du couple, la libido peut varier sensiblement au cours de la grossesse. Les fluctuations peuvent venir aussi bien de l’un ou de l’autre des deux partenaires. C’est tout à fait normal et logique.

En effet, dans une période ordinaire, la vie fait que parfois, des soucis, des accidents font que la libido n’est pas toujours au même niveau entre les partenaires. Dans cette période de maternité, il serait très étonnant qu’il en soit donc autrement. Aux problèmes du quotidien s’ajoutent ceux amenés par la grossesse.

Ensuite, ce n’est pas parce que ta génialissime copine Églantine t’a dit que pendant sa grossesse, elle n’avait jamais autant fait l’amour qu’il en sera de même pour toi. Ce n’est qu’un exemple et l’opposé pourrait être tout aussi vrai.

Tu dois garder en tête que chaque couple réagit différemment. Ta sexualité ne ressemblera donc à aucune autre. C’est pour cela qu’une communication entre partenaires est très importante. Il faudra vivre cette période comme vous le voudrez et surtout comme vous le sentirez, sans pression.

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Le futur père

Quand on évoque la grossesse, on pense tout de suite à la mère qui porte le bébé. Mais trop souvent, l’autre membre du couple est un peu mis à l’écart. Je vais ici principalement parler de l’homme, puisque dans la majorité des cas c’est ainsi, mais le genre importe finalement peu.

Le partenaire peut être perturbé devant les changements non seulement morphologiques, mais aussi psychiques de sa compagne. Avec les hausses et les baisses de la libido, parfois d’un jour à l’autre, voire moins, il ne sait plus trop comment se positionner. L’humeur changeant de sa partenaire qui oscille entre les rires et les pleurs peut déboussoler même les plus aguerris.

Certains peuvent aussi se sentir exclus. Étant externes à la grossesse, et pourtant si proches, ils ont l’impression de moins compter que la maman. Ils sont essentiels pour l’épanouissement de celle-ci et pour la bonne vie du couple. Il ne faut donc pas l’oublier pendant ces 9 mois et le faire participer dès que possible.

Certains hommes peuvent se sentir bloquer physiquement et psychologiquement. L’état de grossesse de leur compagne les renvoie devant l’image de leur propre mère. S’ils ne voient pas leur mère, ils peuvent aussi voir la mère de leur enfant et ne plus voir l’épouse, l’amante.

Il est recommandé pour le père d’assister dès que c’est possible aux examens et aux rendez-vous nécessaires à la grossesse. Cela lui permettra de rentrer petit à petit dans le rôle de futur papa. C’est aussi un lien fort à tisser pour le couple avec ce partage de moments particuliers.

La « présence » du bébé peut, chez certains, être un frein, notamment à la pénétration. Pourtant celui-ci ne craint absolument rien. Il est bien protégé par le liquide qui sert d’amortisseur dans le sac amniotique.

Pour finir, la silhouette de leur partenaire change. Le corps et la poitrine gonflent ce qui peut cependant pour certain être une source de joie. Sur les derniers mois, un début d’écoulement depuis les tétons survient. Cela peut engendrer un cas de conscience de venir « gouter » intentionnellement ou non le lait maternel, même si à ce moment-là on ne peut pas encore vraiment parler de lait maternel.

2. La grossesse et la sexualité pendant le 1er trimestre

grossesse 1er trimestre

La grande loterie

La règle est simple, pendant les trois premiers mois, il n’y en a aucune. Sans mauvais jeu de mots ?, il n’y a pas de situation identique pour personne. Pendant cette phase, le corps de la femme subit une révolution hormonale qui va fortement la perturber.

Certaines vont souffrir de ces changements, pour d’autres ce sera une bonne période et pour une troisième catégorie cela va dépendre des jours. Les principaux symptômes de cette période sont les nausées et vomissements bien connus de tout le monde. Viennent ensuite la fatigue importante, les douleurs dans le corps notamment au niveau des seins comme en période de menstruation.

Un impact psychologique important

Sur le plan psychologique, bien évidemment, cela va fortement dépendre de l’attente de la grossesse. Pour certains couples, cela sera un très heureux événement, pour d’autres c’est une surprise totale. Enfin, il y a des situations où l’enfant n’est absolument pas souhaité. Cela la rend plus complexe, entre acceptation et refus. C’est notamment le cas si les parents ne sont pas en phase sur le sort qu’ils destinent à cette conception inattendue.

Certaines femmes commencent leur rôle de mère dès le résultat de la prise de sang. D’autres le feront bien plus tard. Encore une fois, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises pratiques. Chaque couple doit gérer la situation à sa façon.

La peur au ventre

C’est un peu le quotidien des 3 premiers mois. La peur de la fausse couche reste en tête de nombreuses femmes souvent inconsciemment. Même si c’est un événement forcément traumatisant, il faut garder en tête qu’une fausse couche dans les 3 premiers mois s’opère lorsque le fœtus n’est pas viable. C’est plus rarement pour des raisons médiales lié à la mère. Simplement, la communion de l’ovule et du spermatozoïde n’a pas réussi à donner un être capable de bien vivre.

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Et le sexe alors ?

À cause des désagréments très fréquents de la future mère, celle-ci n’a pas toujours le cœur à faire l’amour. C’est totalement légitime. Il est cependant nécessaire que son partenaire le comprenne. C’est donc une bonne période en couple pour retrouver la sensualité des câlins, du sexe apaisé et moins fréquent, des massages, des baisers et petites attentions.

3. La grossesse et la sexualité du 2e trimestre appelé parfois « lune de miel »

Lune de miel

La tempête hormonale se calme

C’est la fin de la tempête hormonale du départ. Enfin, disons que les effets des hormones sont bien souvent moins contraignants même s’ils explosent tous les plafonds habituels.

La peau de la future maman est éclatante. Sa poitrine est généreuse et n’est plus soumise aux douleurs. Tout le corps est en émoi. Le ventre s’arrondit et il n’est plus possible de l’ignorer.

La sexualité

Chez beaucoup de femmes, à cause de la progestérone à fort pouvoir désinhibant, les envies sexuelles sont intenses. La sensibilité de la peau est exacerbée. Il en est de même pour les zones érogènes. Il semble alors évident que celle du clitoris atteint des sommets. Cette sensibilité exacerbée peut procurer un plaisir global plus profond, mais aussi des orgasmes encore plus puissants que d’habitude, jusqu’à parfois expérimenter l’orgasme multiple.

Certaines femmes constatent aussi une lubrification plus abondante. La libido est parfois tellement intense qu’il leur est obligatoire de recourir à la masturbation en plus de la sexualité de couple, pour satisfaire le besoin. Cela peut aller jusqu’à devoir se soulager plusieurs fois par jour. Si c’est ton cas, il ne faut surtout pas se culpabiliser, c’est normal et il est préférable de se laisser aller à ses envies.

La nuit, les hormones font aussi leurs œuvres, car beaucoup de femmes déclarent faire plus de rêves sensuels, voir totalement érotiques que d’habitude.

Certaines même parfois ont des orgasmes qui les réveillent.

Attention cependant, tout n’est pas toujours rose. En effet, si l’un des partenaires n’en a pas envie de faire l’amour malgré une forte demande, il faut évidemment réussir à s’épanouir autrement. Ainsi le partenaire du couple en demande pourra s’adonner sans jugement à la masturbation. L’autre partenaire devrait même l’y encourager.

L’atteinte de l’orgasme chez chacun permet de sécréter de l’ocytocine. C’est l’hormone de l’affection qui sert de ciment à la relation. C’est donc si possible une habitude à conserver pour que chacun des partenaires puisse d’une manière ou d’une autre réussir à l’atteindre ou à se le faire offrir. En plus, le plaisir et l’apaisement ressenti par la mère semblent se transmettre au fœtus qui serait alors plus serein et détendu.

Les orgasmes peuvent provoquer des contractions utérines. C’est normal et ne doit surtout pas te faire peur. Tu ne risques pas l’accouchement, ces spasmes sont trop faibles pour déclencher quoi que ce soit. Pour le bébé, il reste dans son cocon bien protégé par le liquide qui l’entoure, tout comme lorsque tu secoues énergiquement un œuf, le jaune reste cependant intact.

Une histoire féminine

Voici le témoignage d’une jeune femme que l’on nommera ici Jessica pour préserver sa vie privée et son anonymat.

Vers la fin de ma grossesse, j’avais souvent des envies. De tout et n’importe quoi. Régulièrement, je passais du salé au sucré et inversement.J’étais aussi très à fleur de peau et ultra-sensible. J’ai en mémoire un moment où je me trouvais chez moi et une amie était passée me voir. Nous avions discuté autour d’un verre côte à côte sur le canapé. Et puis à un moment lors de nos échanges, elle en vient à me prendre dans ses bras pour me réconforter et me soutenir. C’était un jour où il faisait chaud, j’étais difforme et gonflée de partout.

Je tiens à préciser que je n’avais jamais envisagé quoi que ce soit avec une femme. Pourtant, j’étais tellement en demande de câlin, de sensualité et de plaisir, que j’étais à deux doigts de lui sauter dessus. En fait, j’ai attendu, car dans ma tête j’ai imaginé en un éclair qu’elle allait s’approcher encore plus et venir caresser mon corps de ses mains.

Deux femmes

Bon, il ne s’est rien passé, à part des picotements d’excitation au niveau de mon sexe. Je devais être toute rouge aussi, car lorsque l’étreinte a pris fin, elle m’a demandé si cela allait.

J’avoue avoir été fortement troublée. Pourtant, ce besoin de contact si fort ne s’est plus jamais reproduit après l’accouchement. C’était vraiment la grossesse qui était responsable de mon état et encore aujourd’hui quand j’y repense, cela me trouble grandement, car cette femme ne m’attire pas. La grossesse fut vraiment un moment bouleversant de ma vie.

Jessica – 2011

4. La grossesse et la sexualité durant le dernier trimestre

troisieme trimestre grossesse

Les limites physiques

Après le 7e mois, la femme commence à avoir souvent des difficultés à se mouvoir. Certaines positions ne sont plus très confortables. La peau du ventre se tend peu à peu. Les seins sont fortement gonflés et commencent dès le huitième mois à produire de temps à autre des sécrétions.

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Il a fallu adapter la garde-robe, car la plupart ne sont plus appropriés. Ce n’est donc pas forcement une période très calme pour la maman.

Le bébé commence vraiment à se faire sentir, il bouge et cela se ressent de plus en plus. Le stress de l’accouchement entreprend petit à petit de gagner l’esprit de la mère. C’est en effet une étape qui fait peur.

Du fait de son corps totalement transformé, le doute souvent s’installe chez la future maman quant à son pouvoir attractif. Le rôle du partenaire est alors de la rassurer.

La sexualité en fin de grossesse

Il est donc aisé de comprendre que la fin de grossesse ne sera pas forcément la période la plus propice pour une sexualité trop débridée.

Du côté du père, celui-ci peut parfois avoir peur que son pénis puisse venir toucher la tête de l’enfant. Et même s’il a l’impression de percuter le fond du vagin, il est encore bien loin du fœtus. Tu n’as donc aucune crainte à avoir de ce côté.

Sur les deux derniers mois, c’est dans certains cas plus compliqué. L’inconfort d’une part, mais aussi la peur de provoquer l’accouchement limite fortement les partenaires. Le mythe de l’accouchement occasionné par une pénétration a la vie longue.

Cependant, il ne faut pas oublier que la sexualité ne se résume pas à la pénétration. Les rapports buccaux génitaux et les caresses manuelles peuvent permettre, si les partenaires y consentent, de passer de très agréables moments jusqu’à l’accouchement.

Certaines femmes ont encore une libido débordante jusqu’au terme de la grossesse. Pour d’autres, elle est moins présente les dernières semaines du fait de mal de dos ou d’une envie d’uriner trop fréquente.

Les positions préférées des femmes enceintes et de leurs conjoints

Pendant la grossesse et surtout vers la fin, certaines positions sont à privilégier. Bien sûr, tu éviteras celles qui pourraient faire pression sur le ventre de la maman. En fait, il faut être à l’écoute de son corps et de ses sensations. Chacun doit trouver des positions qui leur seront confortables et agréables. La prise de poids nécessite de limiter les efforts de la future mère.

Les positions de l’Andromaque (femme au-dessus), des petites cuillères, de la femme assise sur l’homme et de la levrette sont à recommander.

positions sexuelles grossesse

Le missionnaire classique doit être abandonné après le 5e mois. Il sera préférable que la femme s’allonge sur le dos au bord du lit, les jambes par terre. Son amant restera alors debout en maintenant les jambes de sa compagne avec ses bras.

exemple missionraire debout

Sodomie

La sodomie pendant la grossesse peut être tentante pour ne pas « perturber » l’enfant. Même si cela n’est pas le cas, il ne faut la pratiquer qu’à condition que les deux partenaires soient totalement consentants. Il ne faudra pas accepter uniquement par peur que le partenaire aille voir ailleurs. Dans ces cas-là, communiquer et trouver ensemble une autre solution pour le bien-être du couple.


J’espère que maintenant tu es un peu mieux éclairé(e) sur la sexualité pendant la grossesse. Comme tu as pu le voir, chaque couple vivra une histoire différente durant cette phase. Il n’est jamais imaginable de prédire comment cela se passera pour toi. Et même lorsque ce n’est pas la première grossesse, il est tout à fait possible qu’elle se vive de façon distincte de la première. La première raison est que le couple n’aura plus le même âge ni la même expérience.

Je t’invite à me dire dans les commentaires comment tu as vécu la sexualité pendant la phase de grossesse.

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